Le mal de dos, Le mal du siècle. C’est ainsi qu’il est communément qualifié. Paradoxalement à l’amélioration de nos conditions de vies et de travail, la forte augmentation de sa prévalence depuis ces dernières décennies se poursuit. En France, 50% des français environ en souffrent.
Souvent, suite au mal de dos, nous avons tendance à réduire notre activité, voir même à se laisser envahir par une Kinésiophobie (peur de mouvement) et à juste titre !
Qu’il faille minimiser “les sollicitations jugées importantes et répétitives”, soit !
Mais il ne faut pas perdre de vue la nature de l’Homme et ce pourquoi il est naturellement fait : bouger !
Bouger oui, mais pas n’importe comment et de manière adaptée. Et c’est bien cela qui est problématique.
Il est souvent préconisé de faire du gainage, de renforcer les muscles abdominaux, les muscles de la zone lombaire, et les érecteurs du rachis.
On recommande également d’étirer certains muscles ou chaînes musculaires plus que d’autres afin de regagner de la souplesse et de lutter contre les raideurs.
Donc qu'en est-il ?
Petit rappel d’anatomie :
Pour faire simple, notre colonne vertébrale est constituée d’un empilement de 26 os dont 24 vertèbres mobiles, qui, se comptant de haut en bas, sont répartis de la manière suivante :
- 7 vertèbres cervicales : C1 (l’atlas), C2 (l’axis) à C7
- 12 vertèbres thoraciques : T1 à T12
- 5 vertèbres lombaires : L1 à L5
- L’os sacrum composé de 5 vertèbres soudées
- L’os coccyx constitué de 4 à 6 vertèbres atrophiées et soudées.
Entre chacune de nos vertèbres se situe un corps amortisseur et stabilisateur : le disque intervertébral.
Par cette organisation, la colonne vertébrale présente un facteur de mobilité. Elle doit être aussi assez rigide pour supporter la masse de la tête, de la ceinture scapulaire, du tronc et de la cage thoracique.
Un dilemme persiste cependant puisque la colonne vertébrale doit concilier ces deux impératifs mécaniques contradictoires que sont la rigidité et la souplesse.
Il s’agit donc d’un équilibre fragile dépendant de plusieurs conditions. Ainsi, si nous étions un bateau, notre colonne vertébrale serait notre mât. A la seule différence qu’elle présente quatre courbures liées à notre fonction de bipède.
Ces courbures vertébrales, sont le témoin de l’adaptation de notre colonne vertébrale aux contraintes de la marche et de la station debout. Si elle était droite et rigide, nous aurions des difficultés à maintenir notre équilibre et à la moindre contrainte mécanique nous ne risquerions la rupture.
Mais ce mât ne serait rien, sans son système d’haubanage que sont les muscles (et ligaments). On comprend mieux alors que le renforcement de ces muscles permet le maintien correct de ces courbures vertébrales. Ainsi “mieux les muscles fonctionnent, meilleur est l’état de la colonne vertébrale. Et inversement, les os, les articulations et les muscles de chaque région ne peuvent jouer efficacement leurs rôles que si les courbures vertébrales propres à chacun sont respectées.
De toutes les courbures que nous possédons, la lordose lombaire est la plus mobile après la région cervicale (hormis en rotation) mais aussi celle qui est soumise aux efforts de compression et aux contraintes les plus importants. Deux caractéristiques qui en font une zone fragile.
Et comme nous sommes bien conçus, tout est prévu.
En effet ce « mât », est soutenu activement par les structures musculaires.
Les muscles antérieurs (abdominaux) par leurs contractions permettent la contention du caisson abdominale et de ce fait réduisent de près de 1/3 les contraintes sur la colonne vertébrale lors du soulèvement d’une charge.
Il est donc facile à comprendre que l’idéal pour le maintien du caisson abdominale ainsi que de la colonne vertébrale sont toutes les formes de gainage tout en maintenant une position neutre de votre colonne vertébrale.
Et le pilates dans tout ça !
Parmi les référentiels immuables en Pilates, il y en a deux sur lesquels nous allons porter notre attention :
- Le centrage : Une contraction simultanée du périnée et du transverse de l’abdomen.
- Le bassin neutre : Le respect de la courbure lombaire, et plus globalement de toutes les courbures de la colonne. Sans pour autant avoir des courbures figées, car il a un travail important sur la mobilité.
Voilà pourquoi, nous entendons souvent dire que le Pilates est la gym du Dos.
En effet tous les mouvements doivent s’effectuer avec les deux référentiels précités. Ce qui fait donc de cette méthode de renforcement musculaire, une méthode adaptée aux lombalgies chroniques, mais aussi dans le cadre de certaines pathologies du dos (en concertation avec votre médecin traitant bien évidement).
Donc vous qui lisez cet article, n’hésitez plus et tentez l’expérience Pilates.